CONAKRY- La Guinée replonge à nouveau dans la crise ! Après l’annonce de la suspension de la participation de l’opposition aux travaux du dialogue politique, le vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, Bah Oury, a fait une proposition de sortie de crise. Pour le vice-président de la principale formation politique de l’opposition guinéenne, la solution est de demander le départ du Président Alpha Condé. Dans cet entretien exclusif accordé à notre rédaction, Bah Oury dénonce certaines décisions de ses paires de l’opposition. Exclusif !!!
AFRICAGUINEE.COM : Monsieur Bah Oury bonjour !
BAH OURY : Bonjour Monsieur Bah !
Que vous inspire le blocage du dialogue politique avec cette nouvelle suspension de la participation de l’opposition aux débats ?
Personnellement j’avais dit à tout le monde que ce dialogue est une mascarade. Il est assez désolant de constater qu’on va toujours droit au mur, on se casse les dents, les gens sont tués et après on ne tire aucune leçon de ce qui vient d’arriver et on continue encore de projeter de nouvelles manifestations sans pour autant faire un point général sur l’ensemble de la stratégie qui a été appliquée. Ces insuffisances et incohérences doivent changer pour qu’enfin on trouve de meilleures voies de sortie de crise durables pour le pays. C’est désolant et c’est triste pour le pays tout entier.
Selon vous l’opposition est encore tombée dans un piège ?
Vous savez maintenant, on ne sait plus à quel saint se vouer. Parce que, je crois que ceux qui dirigent l’opposition sont des personnes biens informées, mais je trouve que leur attitude est totalement incompréhensible. Comment peut-on accepter un dialogue au-delà de l’agenda instruit par Alpha Condé, où le gouvernement est en même temps le médiateur ? C’est absurde et ce n’est qu’en Guinée que l’on peut voir ce genre de situation. C’est inquiétant, parce que l’on ne se donne aucun moyen intellectuel et il n’y a aucune volonté d’aller au fond de la crise guinéenne pour trouver des solutions. Ceci est valable pour les deux bords.
L’opposition appelle à de nouvelles manifestations dans le pays après le mois de ramadan. Pensez-vous que c’est l’une des solutions qui pourraient faire plier le pouvoir du Président Alpha Condé ?
Lorsque vous dirigez une entreprise et que vous envoyez l’entreprise dans le décor par un déficit de gouvernance, vous êtes sanctionné. Lorsqu’on dirige des partis politiques et à chaque fois on amène ces partis dans le décor et qu’il y ait eu des victimes au cours du chemin, que le pays se trouve encore coincé davantage, il faut qu’on tire les leçons et qu’il y ait des sanctions politiques par rapport à tous ses errements. Malheureusement en Guinée, c’est l’impunité totale à tout point de vue où chacun fait ce qu’il veut. C’est en cela que la mauvaise gouvernance est partout et, elle est devenue une sous-culture, au niveau des gouvernants et des partis politiques. Dans ce contexte, c’est le pays tout entier qui est en train de sombrer dans le chaos.
Que proposeriez-vous pour une sortie de crise en Guinée ?
Pour conduire correctement un navire il faut un bon capitaine, surtout lorsque la mer est très agitée. Il faut aussi des équipes solides. Mais pour le moment tout cela fait défaut à tous les niveaux.
Pour la solution, je dis bien la seule, puisque la voie électorale est fermée. La seule solution, c’est d’accélérer le processus, prendre en compte la demande sociale forte, le rejet et le désamour de la politique d’Alpha Condé que la population a exprimés pour exiger le départ d’Alpha Condé. Il n’y a pas d’autres alternatives, parce que sans cela, rien ne sera possible. On ne fera que l’accompagner vers des élections qui sont déjà piégées d’avance.
BAH Boubacar LOUDAH
Pour Africaguinee.com
Tel : (+224) 655 31 11 13