CONAKRY- Après son congrès national, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée se fixe un nouveau cap! Reconduit à son poste, le vice-président de l’UFDG, Bah Oury, a lancé un appel à l’endroit de leurs militants et sympathisans dans la persoective des prochaines consultations électorales. Le dauphin de Cellou Dalein Diallo, explique dans cette interview sa vision pour l’Union des Forces Démocratiques de Guinée. Exclusif!!!
AFRICAGUINEE.COM: Monsieur Bah Oury bonjour!
BAH OURY: Bonjour Monsieur Diallo!
Le congrès national de l’UFDG, a pris fin ce weekend à Conakry. Quelles sont vos impressions?
J’avoue que les préparatifs ont été relativement difficiles. Ce qui fait qu’il y a certains aspects statutaires qui n’ont pas pu être réalisés, mais ceci dit, c’est le résultat final qui compte. L’UFDG a réussi à organiser son congrès qui a recueilli une participation presque totale de l’ensemble des structures du parti de l’intérieur comme de l’extérieur. Là, je pense que pour l’institution politique qu’est l’UFDG c’est déjà une grande victoire. Par la suite au niveau des résolutions, les questions qui étaient à l’ordre du jour ont été convenablement tranchées. Et, ça permet d’avoir une visibilité pour la suite pour permettre à l’organisation d’évoluer de manière harmonieuse et stable.
En ce qui concerne la nouvelle direction qui est mise en place, je m’en félicite et j’encourage tous ceux qui ont été élus. Je ne manquerai pas aussi d’encourager ceux qui n’ont pas été élus. Il faut savoir que dans le processus d’une organisation parfois, il y a des hauts et des bas. On peut engager une bataille et ne pas la gagner ce n’est pas pour autant qu’on a perdu la guerre. Donc, tout le monde, que ceux qui sont élus, que ceux qui ne l’ont pas été se donnent la main. Puisque nous avons en commun le parti, l’institution, nous avons l’obligation de faire en sorte que l’UFDG survive, se renforce, se modernise et soit à l’écoute des aspirations de la population guinéenne. Ça c’est pour aussi bien pour ceux qui sont élus que ceux qui ne l’ont pas été, parce que nous avons cette charge historique d’aller jusqu’au bout.
Peut-on dire aujourd’hui qu’à travers ce Congrès, l’UFDG repart sur de nouvelles bases et avec plus sérénité en son sein ?
Je pense qu’on est en train de reconstruire un climat de sérénité. C’est un congrès de clarification, de normalisation mais aussi d’un autre départ pour la suite. Toutes les questions n’ont pas été résolues, loin de là, mais il y a une amorce qui offre des perspectives nouvelles pour qu’on puisse régler par la discussion, par la pédagogie, par la concertation beaucoup de problèmes qui se posent à une grande organisation qui est la nôtre.
Vous avez été reconduit à votre poste mais en même temps vous êtes désormais le dauphin direct de Cellou Dalein Diallo. Avez-vous un commentaire ?
Je m’en félicite de cette charge. Je prie Dieu de me donner l’intelligence, la sagesse et l’approche de pouvoir assumer cette lourde responsabilité en faisant en sorte de renfoncer la cohésion et l’unité de l’UFDG, d’être à la hauteur de la mission qui nous incombe dans une période très troublée que connait notre pays. Et aussi d’avoir le soutien de tous et de toutes pour que le travail puisse se faire dans l’intérêt de toute l’institution qu’est l’UFDG et dans l’intérêt de notre pays.
Quel va être le prochain cap pour l’UFDG après ce congrès national ?
Déjà on est dans une situation trouble. Le processus électoral est prévu dans les mois à venir, le pouvoir en place ne fait absolument rien du tout pour que les élections soient transparentes et crédibles. Au contraire, il fait tout pour rendre le chemin électoral ardu et compliqué. En plus de cela, le pouvoir n’hésite pas à instrumentaliser la peur par rapport à des mouvements qu’ils organisent en Guinée forestière sous prétexte qu’il y aurait des rebelles qui seraient cachés dans la forêt de Kéréma. Et aussi selon lui, on est à la veille d’une agression islamiste. C’est extrêmement dangereux de la part du Pouvoir d’Alpha Condé d’instrumentaliser ce genre de peur pour faire croire que la Guinée est dans la spirale du terrorisme international. J’espère que les guinéens seront suffisamment sages, aussi que ceux qui sont dans l’opposition que ceux qui sont dans le Pouvoir pour se rendre compte que c’est un jeu d’apprentis sorciers et qu’Alpha Condé, si on ne fait pas attention il va brûler notre pays. Et il faut l’en empêcher.
Etant en exil, comment comptez-vous jouer votre partition dans le combat de l’UFDG dans la perspective de l’élection présidentielle du 11 octobre prochain ?
Je pense qu’on vient de terminer un congrès extrêmement important. Dans les prochains jours, je discuterai personnellement avec le président du parti qui est notre candidat pour ces prochaines élections, pour savoir comment nous organiser, quelles sont les perspectives qui s’offrent. Comme l’a dit El-Hadj Cellou à Bruxelles la semaine dernière, la question de notre participation ou de notre non-participation aux élections n’est pas encore tranchée. On attend que cette question soit tranchée pour savoir de ce point de vu comment orienter nos forces et permettre de créer une dynamique qui puisse être salvatrice pour notre démocratie et les libertés dans notre pays.
Les congressistes ont adopté une résolution exigeant du Pouvoir de Conakry la libération des détenus politiques et le retour des exilés politiques y compris vous. Pensez-vous que cette décision est venue un peu tardivement ?
Non, il n’est jamais tard pour faire une bonne chose. Je pense que c’est à l’honneur du Congrès et des congressistes, d’avoir proposé une résolution pour réclamer la libération des détenus politiques et le retour des exilés. C’est à l’honneur du Congrès de l’UFDG de l’avoir fait et je m’en félicite.
L’opposant malien, Soumaila Cissé qui a assisté à la clôture de votre congrès a un peu titillé Cellou Dalein Diallo en disant je cite : « Un homme doit avoir de l’audace ». Qu’en dites-vous ?
L’audace va de paire avec l’intelligence, avec une claire conscience des enjeux. Comme on dit, à chaque situation, ce n’est pas facile de se mettre à la place de l’autre. Mais collectivement, nous devons nous donner les moyens d’être plus audacieux, plus fermes, plus déterminés pour l’intérêt de notre pays et l’intérêt de la démocratie. C’est une nécessité absolue. Parce qu’avec Alpha Condé, c’est un rapport de force qu’il faut mettre en place. C’est la détermination, la fermeté, la cohésion et l’unité qui, collectivement peuvent nous permettre d’imposer une dynamique à Alpha Condé dans l’intérêt de notre pays. Cette audace va de paire avec ce qui a été fait hier à l’intérieur de l’UFDG. C’est-à-dire renforcer son unité et sa cohésion. Ça va de paire aussi avec le renforcement de l’unité et de la cohésion de toutes les forces de progrès et de l’opposition en République de Guinée. Car cela va de soi. Je fais allusion à la nécessité d’avoir une approche avec l’UFR, avec le PEDN, avec le FPDD, avec le RDIG, avec le NFD etc. L’opposition dans sa globalité soudée peut donner et permettre à nous tous d’être plus audacieux, plus fermes, plus déterminés pour vaincre Alpha Condé.
Merci beaucoup Bah Oury !
Je vous en prie.
Interview réalisée par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com