La Guinée prise en otage par des tueries à répétition !
Les assassinats par des hommes en treillis militaires de Mme Aissatou BOIRO, de Paul Temple Col et de son épouse, le vendredi 9 novembre à une heure de pointe dans le quartier de Kipé à Conakry ont traumatisé l’ensemble des guinéens. Les répercussions de cette tuerie dans la capitale guinéenne sont allées au-delà de nos frontières nationales. Le choc est immense et les inquiétudes sont grandes.
En effet la violence a atteint un degré supérieur dans la barbarie et écume notamment les quartiers périphériques de Conakry et les grands axes routiers de l’intérieur du pays. Les centres commerciaux ne sont pas également épargnés. L’attentat manqué à la grenade le 30 octobre contre le domicile d’El hadj Mody Sidi membre du Conseil Politique de l’UFDG indique que les acteurs politiques ne sont pas aussi à l’abri. Les militaires quant à eux ont vu plusieurs de leurs officiers incarcérés arbitrairement depuis le 19 juillet 2011. En secret, ils se font éliminés un à un devant une passivité déconcertante de l’institution militaire. C’est ainsi après la mort en prison du Colonel Issiaga CAMARA, le Colonel Aidor BAH l’a suivi. Qui sera la prochaine victime ?
D’habitude ce sont des personnes anonymes qui sont quotidiennement assassinées dans une totale impunité, des commerçants pour la plupart et dés fois, des militaires. Maintenant les cibles sont des cadres de l’administration centrale et du secteur privé. Il est peu probable que le gangstérisme des banlieues soit en cause dans ces affaires. Ceux qui ont tué, n’ont pas cherché seulement à tuer mais à semer la terreur dans le pays. Pourquoi ? Les motivations politiques sont évidentes. S’attaquer à une mère de famille, reconnue comme intègre et ayant contribué à démanteler un réseau de fossoyeurs de l’économie nationale et éliminer un jeune couple issu du secteur privé est une manière de dompter les secteurs de la société guinéenne encore rétifs à la mentalité totalitaire et prédatrice qui gouverne la guinée. Faire fuir les détenteurs de capitaux privés , chasser les compétences en les effrayant et en les réduisant au silence, étouffer les libertés individuelles et fouler au pied les fondements de l’État de droit sont des signes annonciateurs de la mise en œuvre du programme décliné par Alpha CONDE à savoir « ramener la Guinée là où Sékou TOURE l’avait laissée ».
Les violences en Guinée n’ont jamais été fortuites. Les pouvoirs politiques qui se sont succédé depuis l’indépendance du pays les ont toujours instrumentalisées pour stopper l’évolution démocratique de la Guinée et instaurer des dictatures mafieuses au profit de leur clan familial. La loi de la jungle où règne la loi du plus fort tend à prendre en « otage » la république de Guinée.
Les guinéens pour cette fois-ci se laisseront-ils faire ?
Le 13 novembre 2012