«C’est ainsi qu’ils ont mis en place un groupe qui est chargé de réfléchir sur les stratégies à entreprendre afin d’éliminer physiquement M. Bah Oury pour que le terrain soit fertile. Parce qu’il était devenu trop gênant au sein de l’UFDG», déclare les avocats de Bah Oury
Au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée le 13 juin à Conakry, les avocats de Bah Oury ont tenté de démonter les ‘’stratégies’’ visant à réduire au silence leur client.
Après avoir rappelé le parcours de son client de l’exil à la grâce présidentielle, Me. Abdoulaye Oury Diallo a souligné que la ‘’rentrée triomphale de Bah Oury a surchauffé beaucoup d’esprit au sein du parti de l’Union des Forces Républicaines de Guinée (UFDG)’’.
Selon lui, Certains barons de ce parti ont estimé que leurs intérêts étaient menacés avec le retour de M. Bah Oury. C’est la raison pour laquelle, a-t-il dit, ils ont mis en place un groupe chargé de réfléchir sur les stratégies à entreprendre afin d’éliminer physiquement M. Bah Oury qui était devenu trop gênant au sein de l’UFDG.
Ce groupe s’est réuni, a-t-il affirmé, pour établir un plan d’élimination de Bah Oury en plusieurs étapes :
‘’La 1ère étape consistait d’abord à l’exclure des instances du parti pour l’empêcher de siéger et de donner son opinion au sein du parti. C’est ainsi que le jeudi 4 février 2016, un conseil politique qui se dit organe exécutif de l’UFDG s’est réuni en catimini dans les bandes de 21 heures pour décider de l’exclusion de M. Bah Oury du parti qu’il a fondé. Cette décision a été prise parce qu’ils savaient pertinemment que le vendredi 5 février, M. Bah Oury avait annoncé qu’il allait participer à la réunion du bureau exécutif de l’UFDG. Donc pour l’empêcher de siéger à cette réunion, ils ont pris cette décision dans la nuit du 4 février 2016. Mais puisque M. Bah Oury connait ses droits et il savait que c’était une décision nulle et non avenue que cette décision ne lui pas été notifiée régulièrement. Il n’était pas du tout concerné et c’est pourquoi, conformément à sa décision, il s’est rendu le vendredi 5 février 2016 après la prière de 14 heures.’’
Poursuivant, la défense juridique de Bah Oury a affirmé que ‘’des instructions fermes ont été données à un groupe de personnes de fermer le portail et d’empêcher M. Bah Oury d’accéder à l’intérieur.’’
‘’La seconde étape consistait à l’empêcher de rentrer tout en programmant des activités dans cet empêchement. Quand il a cherché à accéder au siège du parti, il a été empêché, le portail a été poussé et entre temps, il s’est entrebâillé. Bah Oury a reçu un coup sur la tête dont le but était de le faire tomber de le tabasser à mort, à l’image des prisonniers qui ont été tabassés à mort dans la prison de Siguiri. Heureusement pour lui, après avoir reçu le coup, il a trébuché et a bénéficié d’un soutien de ceux qui étaient derrière lui qui l’ont secouru. C’est ainsi qu’il a décidé de se retirer pour rentrer à la maison», précise Me. Abdoulaye.
«Au cours de son départ, puisque le coup qui lui a été donné n’a pas suffit à le mettre à terre pour finir avec lui, un autre plan qui était programmé, a été exécuté. Ce plan était de le poignarder pour qu’il meure sur place ou en cours de route. Heureusement pour lui, un militant convaincu de l’UFDG, un patriote, un humain, il s’agit d’Abdoulaye Diallo qui s’est interposé entre M. Bah Oury et le porteur du couteau. Donc ce dernier a été atteint au niveau du dos par un coup de poignard et le couteau est resté jusqu’à l’hôpital malgré tous les efforts fournis pour le retirer. Dieu a décidé que cette preuve devait rester et devait être constatée non seulement par les médecins mais également par la justice et ce n’est qu’à l’hôpital qu’on a pu extraire le couteau de son dos», expliquera la défense de Bah Oury.
Pour terminer, Me. Abdoulaye a martelé : «le 1er plan c’est l’exclusion, le 2ème c’était de lui taper sur la tête pour qu’il trébuche, le 3ème plan c’était de lui donner un coup de poignard mais ce coup de poignard n’a pas atteint M. Bah Oury par la grâce de DIEU et très vite, il a été évacué des lieux pour se retrouver au niveau de la rentrée du siège du parti’’.
A ce niveau Monsieur Bah Oury, soutient Me. Abdoulaye, retrouvé au même moment avec certains journalistes dont notamment le regretté Mohamed Koula Diallo.
‘’Puisque tous ces 3 plans n’avaient pas marché, il fallait passer à l’étape supérieure qui consistait à tirer sur lui. Par maladresse, le coup de feu est parti, au lieu d’atteindre la cible qui était Bah Oury, c’est le journaliste, venu librement pour couvrir comme d’habitude les activités du parti, qui a été malheureusement atteint. C’était l’ultime étape de l’élimination physique de M. Bah Oury’’, a fait savoir son avocat, Me. Abdoulaye.
Une dépêche de Cheick Alpha Ibrahima Camara et de Sékou Sanoh (guineenews.com )