Né en 1958 à  Pita en moyenne Guinée, il est parti au Sénégal avec son père à l’âge de 6 ans en 1964, fuyant ainsi la dictature de Sékou Touré, où il a grandi et fait des études remarquables.

Primé au concours général des lycées du Sénégal où il a raflé les meilleurs prix nationaux en mathématiques, en français, en philosophie et en histoire et ayant obtenu la mention très bien au baccalauréat série sciences mathématiques (1er de la république du Sénégal), cela lui vaut d’être épaulé par le Président Léopold Sédar Senghor en lui octroyant la nationalité sénégalaise et une bourse pour la France pour faire les classes préparatoires aux Grandes Écoles Françaises à Louis -Le -Grand à Paris où passent une majorité de l’élite Française.

Après des brillantes études en mathématiques supérieures, il enseigna quelques années en France avant de décider d’abandonner tout et de rentrer dans son pays natal la Guinée qui avait plus besoin de lui que son pays d’adoption – le Sénégal là où il avait tout ce qu’il fallait pour réussir une grande carrière étant un protégé de Senghor. C’est ainsi il rentrera définitivement en guinée sans aucune perspective d’emploi après la mort du tyran Sékou Touré en 1984.

Dés 1985 -1986, à Conakry il commence à organiser des jeunes, dans le cadre d’une prise de conscience démocratique et citoyenne. C’est parmi ce groupe que vont émerger des leaders du mouvement estudiantin de 1988, 1989, 1990, 1991 et 1992. Parmi eux DIALLO Moustapha dit « Mousto », Mamounais, Djan Barry, Dinah Bangoura, Yéro Baldé, Sadio Barry et tant d’autres.

Avec le Doyen Thierno Madjou Sow, ils créent l’OGDH en 1990 avant l’adoption par le CMRN de la Loi Fondamentale. Ces militants des droits de l’homme ont été les précurseurs de l’organisation politique du pays. Après l’assassinat de l’étudiant Sékou Traoré, le 22 novembre 1990, l’OGDH appelle à une manifestation pacifique pour protester contre l’utilisation des balles réelles contre des étudiants. Arrêtés, ils seront incarcérés pendant 3 jours.

Membre fondateur de l’UFD (Union des Forces Démocratiques de Guinée) dans la clandestinité en 1991.

Accusé d’avoir voulu attenter à la vie du Général Lansana Conté, il fut arrêté le 27 octobre 1992 et fut libéré deux jours plus tard sous la pression populaire.

Quel itinéraire politique?

Les mouvements politiques et sociaux sombrèrent dans la léthargie, tout en participant à des élections dont les résultats étaient connus d’avance. Cette période (1993 – 2001) était animée par le PUP, le RPG, l’UNR, et le PRP. Quant à elle, l’UFD sombra dans une crise de leadership et le mouvement se divisa entre les partisans de Bah  Oury et ceux d’Alfa Sow (paix à son âme), qui sera le directeur de campagne d’Alpha Condé aux présidentielles de 1998. L’UFD se restructura en changeant de sigle au congrès d’août 1997, pour devenir UFDG.

La décennie 2000 fut marquée par le réveil démocratique. La population dépitée et révoltée par la mal-gouvernance et les répressions récurrentes, traumatisée par les guerres civiles au Liberia et en Sierra-Léone, refusa de participer aux consultations électorales lors du référendum de novembre 2000, mais aussi aux législatives de 2002 qui scella la rupture entre l’UPR et le doyen BA Mamadou (Paix à son âme), et aux présidentielles de 2003. Cela n’a jamais empêché le PUP de déclarer que 90 % du corps électoral a voter, alors que ce n’était que mensonges et manipulations.

L’UFDG sur le chemin de l’unité et sa montée en puissance.

En octobre 2002, l’UFDG décida de proposer au doyen BA Mamadou la présidence de l’UFDG pour deux raisons :

  1. Permettre au doyen d’exister politiquement après l’affront que l’UPR lui avait fait subir.
  2. Permettre à la base populaire qui soutenait le doyen de ne pas être éparpiller, tout en permettant à l’UFDG d’être renforcé par l’arrivée massive d’hommes et de femmes qui croyaient encore à la lutte démocratique et qui étaient éloignés de l’esprit combinard et capitulard qui animait d’autres leaders politiques.

Le 18 septembre 2004, l’UFDG, avec comme Président BA Mamadou et BAH Oury comme Secrétaire Général, lancèrent la première manifestation pacifique pour réclamer la libéralisation des ondes et le respect des droits démocratiques des citoyens. Le gouvernement d’alors envoya des matraques et du gaz lacrymogène contre les manifestants.

Aux élections communales de décembre 2005, l’UFDG et les autres partis de l’opposition y participent. C’était la dernière chance pour le régime du Général L. Conté de pouvoir assurer une sortie de crise honorable, concertée et pacifique. Le régime sourd aux revendications et à la souffrance des populations opta comme à son habitude par le déni de réalité et « confisqua » à son profit les élections. El hadj Cellou Dalein Diallo était en ce moment le Premier Ministre. L’UFDG malgré tout remporta la commune de Dinguiraye et les CRD de Brouwal Tappe à Pita.

Dans les autres CRD du pays, une dizaine de conseillers ruraux furent obtenus. Le PUP vola la victoire de l’UFDG à Pita par 120 voix. Dans les communes de Télimélé et de Fria des conseillers communaux de l’UFDG y siègent. Des mésententes internes empêchent les désignations des candidats de l’UFDG comme chef de file à Télimilé et à Fria où les alliés l’emportèrent.

Par ailleurs, l’UFDG se plaça en deuxième position après le parti gouvernemental (PUP) selon les résultats « officiels » à Mamou et à Kindia. A Ratoma, où la tête de liste était dirigée par Bah Oury de l’UFDG, le PUP se déclara «vainqueur». Rappelons que le Général L. Conté avait dans une déclaration radiotélévisée demandé à avoir toutes les communes notamment celles de Conakry.

La première participation de l’UFDG à ces élections communales et communautaires…

La première participation de l’UFDG à ces élections communales et communautaires avait été très riche d’enseignements. D’abord le logo du parti « le fromager avec le soleil levant » était peu connu. En plus le doyen BA Mamadou, Président de l’UFDG était associé au logo de l’UPR « le parapluie ». Malgré tout cela, ces communales montrèrent une montée en puissance de l’UFDG et un affaiblissement notoire de l’UPR. Même dans la région du Labé, l’UFR y montra une implantation qui rivalisa avec celle de l’UPR. De cet échec relatif, trois aspects fondamentaux furent retenus :

    1. L’incapacité du régime du PUP de respecter le vote des citoyens et de gérer correctement un processus électoral transparent et crédible. Le culte du mensonge fut poussé au paroxysme pour faire croire « de la popularité du régime ». Par conséquent la seule alternative démocratique était de travailler à partir de ce moment à organiser « l’insurrection populaire » par le recours à l’alliance des forces vives politiques et sociales du pays afin d’aboutir à une transition démocratique en Guinée.
    2. La nécessité de fédérer des forces politiques pour avoir un parti plus fort et largement implanté dans tout le territoire national. De là est venu l’idée d’encourager les partisans de Dr Saliou Bella Diallo à intégrer l’UFDG. De même des pourparlers furent engagés avec l’UPR de Bah Ousmane pour s’unir afin de réduire les l’émiettement des partis et aussi éviter la dispersion des énergies et des ressources. C’est ainsi le principe d’intégration d’AFIA du Dr Saliou Bella fut obtenu dès le mois de juillet 2006. En contrepartie, le poste de Vice-président pour lui fut octroyé. Dans cet attelage, le Doyen BA Mamadou restait président et BAH Oury secrétaire général de l’UFDG.
    3. La nécessité d’organiser le parti sur des bases objectives et rationnelles pour éviter d’avoir une représentation très informelle des structures du parti. Répertorier, identifier, responsabiliser, former et informer sont à partir de l’échec de décembre 2005 des actions majeures pour jeter les bases d’une véritable institution politique qui doit assurer sa pérennité dans le cadre d’une identité démocratique reconnue et popularisée.

L’UFDG a joué un rôle important pour accompagner les mouvements sociaux de février 2006, juin 2006, et janvier-février 2007. Dans d’autres circonstances nous reviendrons sur l’implication de la Direction Nationale de l’UFDG dans ces mouvements nationaux d’une vaste envergure. Le doyen BA Mamadou, Président de l’UFDG avait à juste raison préconisé de soutenir les syndicats et la Société Civile pour conférer à la contestation populaire son efficacité et son unité. Malheureusement l’UFDG à cette époque n’avait tiré aucun dividende de cette lutte qu’elle a soutenu à bout de bras et au péril de la vie de plusieurs dizaines de ses jeunes qui furent sauvagement massacrés.

L’Arrivée d’El Hadj Cellou au seins de l’UFDG

Au cours de la même année – 2007, El hadj Cellou, de retour de l’extérieur marqua son intention de s’impliquer en politique. Bien que sa préférence fût d’adhérer à l’UPR, celle-ci déclina abruptement la demande. La Direction de l’UFDG quant à elle accepta d’accueillir dans ses rangs l’ancien Premier Ministre du Général Lansana Conté et en fit le Président du parti au mois de novembre 2007.

Le doyen BA Mamadou fut élevé au rang de Président d’honneur, des vice-présidents furent érigés et par ordre de préséance (cf statuts de l’ufdg) Bah Oury devint le 1er Vice- Président, chargé des Relations Extérieures et de la Communication.

Avec la fin prochaine du Général Lansana Conté, la montée de l’engagement politique des jeunes avec la tragédie du 22 janvier 2007, l’arrivée d’El hadj Cellou contribua incontestablement à faire adhérer massivement des milliers de nos compatriotes à l’UFDG qui devint ainsi le symbole de l’unité et d’espoir pour le renouveau démocratique en Guinée.

Après le Gouvernement dit de large consensus de Lansana Kouyaté (mars 2007 – mai 2008), Ahmed Tidiane Souaré prit le relais (19 mai 2008 – 22 décembre 2008) pour être le Chef du Gouvernement qui comptait pour la première fois dans l’histoire de la Guinée moderne des représentants de partis de l’opposition. C’est ainsi que BAH Oury représenta dans ce gouvernement l’UFDG comme Ministre chargé de la Réconciliation Nationale de la Solidarité et des Relations avec les Institutions.

Quel est le bilan de BAH Oury, comme Ministre ?

Envoyé par l’UFDG, dans le gouvernement de large consensus après les événements de janvier février 2007 comme ministre de la réconciliation nationale en 2008, Bah Oury en 6 mois est arrivé à poser des actes qui indéniablement marqueront l’histoire du processus de réconciliation dans notre pays. Il a par ailleurs posé un acte historique et courageux, en reconnaissant publiquement et officiellement dans la cours du tristement célèbre CAMP BOIRO la responsabilité de l’Etat guinéen dans tous les crimes politiques commis en Guinée depuis l’indépendance, cet acte lui valu d’être menacé pas des anciens PDGistes et certains membres du CMRN notamment Facinet Touré.

Dans son souci de réconcilier les guinéens, il s’était battu corps et âme auprès du président Lansana Conté et obtenu l’accord de dédommagement total des victimes de l’expropriation et destructions de biens de KAPORO RAIL. Rappelons que cette affaire de Kaporo Rail avait valu au doyen feu BA Mamadou d’être arrêté et emprisonné pour avoir dénoncé le caractère ethnique de cet acte.

Toujours, dans son engagement pour le respect des droits de l’homme et de réconciliation des guinéens, il s’est employé à retrouver et restituer les corps des 8 forestiers injustement et sauvagement massacrés, par les éléments de la garde présidentielle du Général Conté à Coza en 2000 et dont les corps ont étés caché par l’état guinéen à la morgue de DONKA sans que les parents des victimes ne soient informés.

Il a aussi dans ce combat demandé et obtenu de l’état guinéen la réparation symbolique du préjudice par la construction d’un monument à la mémoire des victimes dans leur ville natale et la reconnaissance de la responsabilité de l’état guinéen dans ce crime. Il a fallu que Mr BAH Oury soit ministre de la réconciliation nationale pour que les parents de ces victimes puissent faire leur deuil après 8 ans de larmes et de désespoir.