La persistance de la grève des enseignants en Guinée est une source de préoccupation majeure. Il est impérieux de trouver une solution de sortie de crise pour sauver l’année scolaire 2017/2018 dans un premier temps. Ensuite des réformes profondes seront nécessaires. En effet , les réformes économiques et sociales qui auraient dues intervenir depuis l‘année 2000 ont été sans cesse reportées. Les bouleversements sociaux de 2005 à 2007 n’ont pas été prolongés par une transformation réelle du style de gestion du pays par les gouvernants successifs. Ainsi la demande sociale actuelle est une des conséquences de ce long immobilisme. Alors la revendication salariale est légitime. Toutefois l’augmentation seulement du salaire sera une illusion si l’accord de sortie n’intègre pas l’amélioration de la qualité de la gouvernance économique et sociale.
Les deux parties, gouvernement et syndicats peuvent raisonnablement s’entendre aussi bien sur le court terme (augmentation du salaire en 2018) que sur le moyen terme (réformes structurelles à engager 2018-2020). Nous devons tirer les leçons de notre histoire récente afin de privilégier l’intérêt de la majorité des guinéens qui veulent que leurs enfants reprennent le chemin de l’école.