Depuis le 05 février 2016, l’opinion nationale et internationale attend avec impatience le procès de l’assassinat aux abords du siège de l’UFDG du journaliste Mohamed Koula DIALLO. Les circonstances et les motivations de ce crime odieux doivent être explicitées par la justice de la manière la plus transparente, équitable et en conformité aux principes du droit pour protéger à la fois la présomption d’innocence des prévenus mais également rendre justice aux victimes.
Depuis un an et demi, Amadou Sow et Alkhassimou Keïta les deux gardes de corps de Cellou Dalein DIALLO sont incarcérés à la prison centrale de Conakry. Ils sont pour l’un inculpé pour assassinat et pour le second pour complicité d’assassinat. Le troisième inculpé est le chargé de communication de Cellou Dalein DIALLO, Souleymane BAH Thiaguel qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt international. En fait si l’un a été le tireur, les deux autres n’ont été que de simples rouages dans un dispositif planifié pour tuer le fondateur et 1er Vice-Président de l’UFDG. Les concepteurs de ce plan machiavélique sont connus. Il est du ressort de la justice à travers un procès équitable de les confondre aux yeux de l’opinion nationale et de la communauté internationale.
Inquiets sur l’issue d’un procès où leur responsabilité est d’ores et déjà manifeste, les commanditaires de la tuerie, usent de leurs positions politiques et aussi de la manne financière que généreusement le Gouvernement guinéen a mis à leur disposition pour tenter de corrompre et de soudoyer toutes les personnes peu ou prou liées à cette affaire. Avant d’en arriver à cette stratégie, les commanditaires avaient tenté de faire taire toutes les personnes peu dociles à leurs yeux comme Alphadio Wanidara. Ce dernier aussi inculpé dans cette affaire pour coups et blessures s’est éloigné du couple Cellou Dalein DIALLO et a été sauvé in extrémis d’une tentative d’assassinat. Là aussi les personnes incriminées comme étant les auteurs de l’agression sont des éléments de l’entourage immédiat du Président de l’UFDG. C’est en connaissance de cause que j’avais déjà alerté par écrit le procureur général de la cour d’appel de Conakry et le ministre d’état chargé de la justice des risques qui pèsent sur la sécurité de toutes les personnes citées dans ce dossier car des tentatives d’éliminations de témoins gênants pourraient êre engagées. Jusqu’à présent la vigilance doit rester de mise.
L’organisation de manifestations politiques sous le prétexte fallacieux « de dénoncer le pouvoir de M.Alpha CONDE » est la stratégie cynique qui a toujours prévalue. L’objectif est de faire pression sur les autorités politiques pour que celles ci neutralisent l’action judiciaire en cours. C’est ainsi que des manifestations ont été organisées pour que « le chef de file de l’opposition obtienne des avantages financiers disproportionnés » en août 2016 et renoue officiellement le contact avec le Chef de l’exécutif. Cette manifestation avait coûté la vie au jeune Thierno Hamidou DIALLO tué d’une balle tirée par un capitaine de la police (ce dernier a été déféré) mais depuis lors aucune action significative pour faire la lumière n’a été perçue. Aujourd’hui le même stratagème est engagé. L’évidence saute aux yeux, ces menaces de manifestations ont pour but d’amener le pouvoir à repousser aux calendes grecques le procès de l’assassinat du journaliste Mohamed Koula DIALLO.
La philosophie de cette histoire prouve le détournement de « supposées causes publiques » à des fins essentiellement personnelles. Dans le jargon populaire cela s’appelle le banditisme. Ainsi l’autorité de l’Etat est directement interpellée. Comment justifier sous le couvert de droit constitutionnel des manœuvres politiciennes pour soustraire de la justice des commanditaires d’un crime contre un journaliste dans l’exercice de sa fonction ! L’impunité doit cesser afin que la justice puisse triompher.